Menu

Témoignage du Dr Raoux

Sport & santé : parole de cardiologue

Publié le 20/04/2017 Temps de lecture : 4 min

Interview du Dr Raoux, cardiologue à l'Institut Mutualiste Montsouris (IMM) et médecin du sport à l'INSEP sur les liens entre sport et santé

Faire du sport est-il un facteur de protection des maladies cardiovasculaires ? Le sport combiné à une vie saine (alimentation équilibrée, pas de tabac, alcool modéré) protège-t-il les artères ?

La  pratique régulière  d’une activité physique et/ou  sportive  est  formellement reconnue  comme bénéfique  pour la santé, et la protection cardiovasculaire  elle est  recommandée et encouragée  par l’ensemble des sociétés savantes.

Le sport, mais également l’activité physique régulière,  permet de réguler son poids, de diminuer le risque de développer un diabète ou une hypertension artérielle et offre ainsi une protection cardiovasculaire.

Chez les diabétiques,  l’activité physique permet d’améliorer le contrôle des glycémies, surtout en combinaison avec une bonne alimentation, elle fait donc  partie intégrante du traitement.

Une activité physique régulière contribue à abaisser le taux de sucre, l’hémoglobine glyquée (reflet  du contrôle du diabète et signe d’un bon contrôle lorsqu’elle baisse) diminuant d’autant  le risque de complications et d’accidents cardiovasculaires.

Chez les diabétiques, la pratique d’une activité sportive permettrait de réduire de 50% les coûts des soins, précise un rapport du Conseil national des activités physiques et sportives (CNAPS) paru en 2007.

Pour voir des  bénéfices, l’idéal est d’effectuer au moins 150 minutes d’exercices par semaine (en 3 ou 4 séances). Retenons également  que  le risque  cardiovasculaire de la pratique de l’exercice diminue avec l’entraînement mais ce  risque n’est jamais nul, même chez un sportif, d’où la nécessité d’organiser une surveillance et de respecter les règles de reprise sportive.

Si un facteur de protection existe, est-ce le même chez les hommes et les femmes ?

Bien sur, quelque soit le sexe, les bienfaits sont réels. Même si, notamment lors des débuts ou reprise de sport après 35 ans, les hommes que je vois en consultation de cardiologie sportive ont souvent un risque cardiovasculaire plus important  (notamment surpoids, tabac ou diabète).

Si il y a un facteur de protection, faut-il faire du sport toute sa vie pour que cela soit effectif ?

Oui, certainement. Mais n’oublions pas que la pratique sportive doit être adaptée à son âge, ses performances, son état, son niveau d’entrainement. J’ai eu récemment en consultation un vétéran du marathon, de 85 ans, me demandant un certificat pour effectuer le marathon de Rome.

Comment expliquer les problèmes cardiaques de certains sportifs de haut niveau ?

Rappelons que le sport ne déclenche pas de cardiopathie (maladie du cœur) du moins jusqu’à 50 ans, mais peut révéler, lors de sa  pratique une maladie cardiaque méconnue.

En effet le sport intense, peut devenir dangereux, et on estime à 1500 le nombre de morts subites, et autant d’infarctus du myocarde survenant pendant ou après l ‘effort en France.

Certains  exemples récents  d’accidents cardiaque sur des terrains de sports,  survenus a des sportifs célèbres et médiatisés,  viennent   renforcer cette idée.

De plus, l’engouement récent pour des compétions de masses regroupant un grand nombre de participants (courses à pieds  ou cyclisme), avec souvent  des préparations  ou des entraînements inadaptés voir inexistants, ouvert à  des sportifs parfois âgés,  fait  de la prévention et de la sensibilisation des accidents cardiovasculaire du sportif  un enjeu de santé publique

En effet après 35 ans, plus dans plus de 85 % des cas, la cause de mort subite du sportif est attribuée à une maladie coronaire

Il existe donc des règles à respecter afin de prévenir au mieux ces accidents dramatiques grâce  notamment à la réalisation d’un  bilan médical préalable à la délivrance d’un certificat médical de non contre-indication est indispensable.

Si il n’existe pas de textes légaux pour encadrer les activités et sport de loisirs, ou des centres sportifs, la visite de non contre indication est fortement recommandé e voire indispensable  après 35 ans.

Ainsi en cas de problème cardiaque connu, ou de reprise  d’une activité physique, il est indispensable d’en parler à  un médecin ou au cardiologue  traitant qui programmera des examens   à réaliser avant de commencer.  Les risques cardiovasculaires sont surtout liés au terrain et au type d’activité sportive. Elle permet de déterminer l’ensemble  des éléments importants à la classification du risque sportif notamment avant la reprise du  sport.