Les maladies des valves cardiaques ne sont pas les plus connues des affections cardiovasculaires et pourtant leur fréquence augmente considérablement avec l’âge. Si seulement 2 % de la population est concernée, la proportion grimpe entre 10 et 15 % chez les plus de 75 ans. La dégénérescence liée à l’âge constitue donc la cause la plus fréquente mais il peut y avoir des malformations congénitales, telle la tétralogie de Fallot ou des atteintes résultant d’une infection.
Les chercheurs tentent aujourd’hui de mettre au point des valves artificielles personnalisées, imprimées en 3D et fabriquées à partir de biomatériaux colonisés par les cellules du patient.
La biologiste professeure Hanna HLAWATY (Sorbonne Paris-Nord) pilote le projet Helios, soutenu par la Fondation de l’Avenir, qui vise à adapter la morphologie des prothèses à chaque patient et à développer un biopolymère innovant, plus fonctionnel et mieux toléré.
Certaines pathologies valvulaires se déclarent dès la naissance. La tétralogie de Fallot, par exemple, affecte la valve pulmonaire et compromet la circulation sanguine. Le docteur Fabien KAWECKI (BioTis Inserm/Université de Bordeaux) conduit un projet qui consiste à cultiver en laboratoire des cellules humaines issues de la peau. Elles sécrètent des dépôts de collagène en feuillets qui servent à construire des valves proches du tissu natif, non traitées chimiquement, et donc mieux tolérées par l’organisme. L’espoir réside aussi dans la création de valves capables de grandir avec l’enfant afin d’éviter de multiples interventions chirurgicales au cours de la croissance.
Si la chirurgie du remplacement valvulaire est bien maîtrisée, elle n’est pas sans risques, notamment chez les personnes âgées. Près de 15 % des patients opérés d’une valve aortique présentent une complication dans l’année suivant l’intervention.
Au CHU Toulouse Rangueil, le docteur Jean PORTERIE et son équipe travaillent à identifier des biomarqueurs prédictifs de complications. Leur recherche s’intéresse notamment au microbiote présent sur certaines valves explantées. La détection d’ADN bactérien dans le sang pourrait permettre d’anticiper les risques et d’adapter la prise en charge.
Qu’il s’agisse de mettre au point des biomatériaux de nouvelle génération, de concevoir des prothèses sur mesure ou de développer des outils prédictifs, les avancées dans le domaine des valves cardiaques ouvrent la voie à une médecine toujours plus personnalisée.
Grâce à l’engagement des chercheurs et au soutien de la Fondation de l’Avenir, de nouvelles perspectives se dessinent pour améliorer la qualité de vie des patients.
Retrouvez les détails de ces recherches dans notre lettre donateurs, Fonder l’Avenir n°148
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Notre 14e Congrès arrive à grand pas ! En attendant, découvrez en exclusivité la première bande-dessinée issue d’un travail de recherche qui sera présenté au Congrès du 9 décembre. Cette BD est inspirée du rapport « Evolution de la place des malades dans la recherche biomédicale » (2024) des sociologues Benjamin DERBEZ et Meoïn HAGEGE, qui ouvrira la première session du Congrès sur la place du patient dans la recherche. |
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Ne vous inquiétez pas, cette BD ne dévoile pas ce qui sera présenté au Congrès 😉 Les prochaines planches vous seront partagées bientôt ! |