L’infarctus du myocarde transforme profondément la vie de celles et ceux qui en sont victimes. Grâce aux progrès médicaux, les traitements deviennent de plus en plus précis, rapides et personnalisés, ce qui permet non seulement de sauver des vies, mais aussi d’améliorer durablement la qualité de vie après la crise cardiaque.
Une prise en charge rapide réduit considérablement le risque de décès immédiat ou dans un court délai après événement. Dès l’arrivée du SAMU, un électrocardiogramme (ECG) est d’abord effectué pour confirmer le diagnostic et localiser l’atteinte des artères coronaires. Lorsque celles-ci sont seulement partiellement bouchées, un premier traitement médicamenteux est administré, généralement des anti-agrégants plaquettaires (qui empêchent les plaquettes de s’agglomérer entre elles et de former un caillot) et des anticoagulants (pour fluidifier le sang).
Puis, une coronarographie est réalisée. C’est un examen aux rayons X avec produit de contraste qui permet de visualiser à l’aide d’une caméra l’état des artères.
En revanche, si une artère est totalement obstruée, l’infarctus est confirmé et une re-perfusion (désobstruction) en urgence s’impose : l’objectif est de rétablir le flux sanguin le plus vite possible, car le muscle cardiaque ne peut manquer d’oxygène plus de quelques heures.
Le patient doit alors être transféré immédiatement vers un centre spécialisé pour désobstruction de l’artère.
La reperfusion, c’est-à-dire le fait de rouvrir l’artère coronaire bouchée, peut être réalisée de deux façons : par l’angioplastie ou par la thrombolyse.
Lorsque l’intervention peut être réalisée rapidement (idéalement dans les 90 minutes suivant le début des symptômes), la personne est transférée en cardiologie interventionnelle. Le cardiologue entreprend alors une angioplastie coronarienne : il introduit un cathéter par une artère du bras, le fait progresser jusqu’à l’artère obstruée et gonfle un petit ballon pour rouvrir le passage.
Un stent (petit ressort métallique) est ensuite posé pour maintenir l’artère ouverte durablement.
Si l’angioplastie ne peut pas être réalisée dans les délais, une thrombolyse est proposée (après 90 min). Ce traitement consiste à perfuser un médicament capable de dissoudre le caillot. Il peut être administré dès la prise en charge par le SAMU ou pendant le transport à l’hôpital. Son principal risque est la survenue d’hémorragies, ce qui le rend contre-indiqué dans certaines situations (prise récente d’anticoagulants, chirurgie récente, antécédents d’AVC hémorragique…).
Le pontage coronarien est utilisé plus rarement en phase aiguë d’infarctus. Il est envisagé surtout lorsque plusieurs artères sont gravement atteintes, lorsque les lésions sont trop complexes pour être traitées par angioplastie ou en cas d’échec de la reperfusion initiale. Il consiste à créer un « détour » autour de l’artère bouchée en utilisant un vaisseau sain prélevé sur le patient.
Innovations en cardiologie interventionnelle
Les innovations en cardiologie interventionnelle transforment d’année en année la prise en charge des maladies cardiovasculaires, rendant les interventions plus rapides, moins invasives et mieux ciblées. Parmi elles, on retrouve par exemple :
La Fondation de l’Avenir soutient un projet qui propose la mise au point d’une approche innovante, consistant à faire vibrer le cœur au moyen de stimulateurs lors de l’infarctus. Grâce aux vibrations, le muscle cardiaque va devenir plus résistant à l’infarctus.
La nanomédecine explore des dispositifs minuscules capables de délivrer un médicament directement dans la zone touchée, dans le but d’améliorer son efficacité tout en limitant les effets secondaires. Des travaux évaluent des nano-vecteurs qui permettraient par exemple de cibler précisément l’artère coronaire ouverte par angioplastie, ou des nanoparticules qui atteindraient plus finement les zones du cœur souffrant d’un manque d’oxygène.
De nouvelles cardioprothèses (prothèses destinées à remplacer ou soutenir une partie du cœur) et des dispositifs implantables, comme les défibrillateurs automatiques ou les stimulateurs cardiaques intelligents, jouent un rôle majeur dans la prévention des complications graves. Ces technologies offrent une surveillance précise du rythme cardiaque et peuvent, si nécessaire, agir immédiatement pour sauver la vie du patient.
Participer à un essai clinique permet d’accéder à des traitements innovants tout en contribuant aux progrès médicaux. Ces études se déroulent dans un cadre strict qui garantit la sécurité, le suivi et l’information complète du patient. Elles évaluent des médicaments, des dispositifs ou de nouvelles stratégies de prise en charge.
Après un infarctus du myocarde, le médecin traitant coordonne les soins en collaboration avec d’autres professionnels de santé : cardiologue, médecin de réadaptation cardiaque, radiologue ou encore diététicien.
La réadaptation cardiovasculaire (RCV) vise notamment à réhabituer progressivement le cœur à l’effort et à accompagner le retour à une vie aussi normale que possible après un infarctus du myocarde. Elle débute généralement dès l’hospitalisation en cardiologie, puis se poursuit dans un centre spécialisé de réadaptation, selon plusieurs modalités : hospitalisation complète de deux à trois semaines, hospitalisation de jour après le retour à domicile ou séances en ambulatoire.
Le cardiologue détermine la formule la plus adaptée en fonction de l’état de santé et des besoins de chaque patient.
La Fondation de l’Avenir soutient actuellement une étude qui compare la RCV conventionnelle en hospitalisation de 3 à 4 semaines à un nouveau mode de RCV dit « hybride » (comportant une courte hospitalisation pour évaluation et début du réentraînement à l’effort, puis la poursuite de l’activité physique en salle de sport proche du domicile).
Après un infarctus du myocarde, le risque de complications dépend surtout de l’étendue de la zone privée d’oxygène et de la rapidité avec laquelle l’artère a pu être désobstruée. L’infarctus peut notamment modifier la forme et le fonctionnement du ventricule gauche (la principale cavité de pompage), un phénomène appelé remodelage et qui augmente le risque de mortalité à long terme.
Il peut aussi entraîner une insuffisance cardiaque, des troubles du rythme exposant à la mort subite ou, plus rarement, des complications mécaniques graves. Un accident vasculaire cérébral (AVC) peut également survenir.
Pour surveiller ces risques, plusieurs examens sont réalisés durant ou après l’hospitalisation : électrocardiogrammes répétés, échographie Doppler, coronarographie, scintigraphie cardiaque ou épreuve d’effort.
Un programme appelé BASIC est prescrit afin de prévenir récidive et complications :
La première année est marquée par un suivi rapproché avec le cardiologue et le médecin traitant. Ensuite, les consultations s’espacent, mais le traitement BASIC doit souvent être suivi sur le long terme.
Un rapport de 2022 du Ministère des Solidarités et de la Santé montre que les technologies connectées, comme les capteurs domotiques ou les objets de surveillance cardiaque à domicile, augmentent les capacités de suivi des patients.
Grâce à ces systèmes, il est possible de surveiller la tension artérielle, la fréquence cardiaque ou encore l’activité physique en temps réel, et d’alerter rapidement en cas d’anomalie.
Le coaching santé associé aide à instaurer des habitudes protectrices pour le cœur après un infarctus.
La vie quotidienne reprend, mais souvent différemment : fatigue persistante, appréhension à l’effort, modification des priorités… Les mois qui suivent sont une période de reconstruction physique et émotionnelle. Un accompagnement structuré (médical, psychologique et social) aide à retrouver confiance et autonomie.
La reprise du travail dépend de la sévérité de l’infarctus, de la fatigue, du stress ressenti et de la nature du poste. Certains patients ont besoin d’un aménagement temporaire ou d’un temps partiel thérapeutique. L’objectif est de reprendre sans précipitation, en tenant compte du rythme de récupération de chacun.
L’infarctus peut provoquer anxiété, peur de la récidive ou sentiment de vulnérabilité. C’est pourquoi les psychologues et les groupes de parole apportent un soutien précieux. Beaucoup de patients deviennent ensuite « patients partenaires » : ils partagent leur expérience pour aider d’autres personnes à mieux vivre la maladie, un rôle reconnu par les structures de soins.
Les patients deviennent aujourd’hui de véritables acteurs de prévention : ils participent à sensibiliser leur entourage aux risques cardiovasculaires, comme le tabagisme, la sédentarité ou la nécessité de contrôler régulièrement la tension artérielle, le cholestérol et la glycémie.
Parallèlement, la recherche participative prend de l’ampleur. En effet, les patients sont invités à collaborer aux études, à tester des applications de santé, à partager leurs retours d’expérience ou à contribuer à l’amélioration des protocoles de suivi.
Leur expertise vécue permet d’adapter les outils, les soins et les messages de prévention aux besoins réels des personnes touchées.
Faites un don à la Fondation de l’Avenir et contribuez à améliorer les chances de survie des personnes touchées par l’infarctus du myocarde.