Maladie articulaire la plus répandue, l’arthrose est une pathologie dégénérative qui entraîne des douleurs et qui impacte la qualité de vie des personnes atteintes. La Fondation de l’Avenir finance de nombreux projets pour mieux comprendre ses mécanismes, freiner sa progression et développer des traitements ciblés. Elle soutient notamment la recherche en médecine régénérative, une branche dont l’objectif est de réparer, de régénérer ou de remplacer des tissus et organes abîmés, en stimulant les capacités naturelles de réparation du corps, ou en utilisant des cellules (comme les cellules souches) et des biomatériaux pour restaurer leur fonction.
L’arthrose est une maladie qui se caractérise par la dégénérescence du cartilage articulaire, la matière qui recouvre les extrémités des os. Cet amortisseur naturel protège les extrémités osseuses et assure la fluidité de nos gestes. Seulement, sous l’effet de divers facteurs de stress (qu’ils soient mécaniques, inflammatoires ou métaboliques), le tissu de l’articulation peut se transformer et se fragiliser progressivement, s’amincir peu à peu et perdre ses propriétés de lubrification, ce qui expose l’os sous-jacent.
L’arthrose touche finalement l’ensemble de l’articulation : elle engendre à la fois une dégradation du cartilage, une inflammation de la membrane interne (appelée membrane synoviale), puis une modification de l’os situé sous le cartilage.
Bien qu’elles soient souvent confondues, l’arthrose et l’arthrite sont deux maladies articulaires différentes. L’arthrite désigne de façon générale toute inflammation d’une articulation, généralement accompagnée de douleurs, de raideur et parfois d’un gonflement lié à un excès de liquide. On distingue donc l’arthrite, d’origine inflammatoire, de l’arthrose qui correspond plutôt à une usure mécanique du cartilage. Cette dernière peut cependant survenir après une arthrite.
Le cartilage est constitué de chondrocytes (ses cellules principales), intégrés dans une matrice riche en collagène et en protéoglycanes, des molécules capables de retenir l’eau. À la différence de l’os, le cartilage possède peu de capacité de régénération, ce qui rend sa cicatrisation difficile en cas de lésion.
Lorsque l’arthrose s’installe (suite à des microtraumatismes par exemple), des fragments de cartilage s’accumulent dans l’articulation et provoquent une inflammation de la membrane synoviale. Des substances inflammatoires sont ainsi libérées. En réaction, les chondrocytes du cartilage produisent des enzymes (des métalloprotéases), qui vont venir accentuer la dégradation du tissu, entretenant ainsi un cercle vicieux.
On sait aujourd’hui que l’os sous le cartilage (l’os sous-chondral) joue aussi un rôle dans cette dégradation. Avec l’arthrose, de nouveaux vaisseaux sanguins viennent se former au niveau de cet os, ce qui libère également des médiateurs inflammatoires qui viennent perturber le bon fonctionnement des chondrocytes. Ce mécanisme conduit alors à la production d’un cartilage plus fragile et de moindre qualité.
Habituellement, ce sont les articulations les plus sollicitées qui sont les plus touchées :
L’arthrose s’installe habituellement de façon progressive et concerne au départ une seule articulation, ou un petit nombre d’articulations. La douleur articulaire est souvent le premier symptôme. Par ailleurs, la diminution de la fluidité de certains gestes peut alerter, ainsi qu’une raideur matinale, des douleurs articulaires à l’effort et parfois un gonflement discret.
Même si ces manifestations paraissent mineures au début, il est essentiel de les reconnaître afin de consulter rapidement.
L’arthrose provoque principalement une douleur profonde et limite progressivement les mouvements de l’articulation, à la flexion et à l’extension.
La formation de nouveaux tissus osseux augmente le volume articulaire, ce qui provoque un désalignement, comme dans le cas de l’arthrose digitale où les doigts présentent une apparence “tordue”.
De plus, les surfaces cartilagineuses devenant irrégulières, les articulations peuvent frotter, grincer ou craquer à la mobilisation.
D’autres symptômes peuvent apparaître. Au niveau du genou, par exemple, les ligaments peuvent se distendre et devenir moins efficaces avec le temps. Cela crée une instabilité et certains muscles peuvent ensuite s’affaiblir.
À l’inverse, hanche et genou peuvent aussi significativement se raidir. Les gestes du quotidien, comme marcher, monter les escaliers ou se lever, deviennent alors particulièrement douloureux.
La Fondation de l’Avenir soutient actuellement un projet qui teste l’injection intra-articulaire de cellules souches mésenchymateuses (capables de sécréter des facteurs anti-inflammatoires) associées à un hydrogel protecteur, pour prévenir la dégénérescence articulaire.
Deux états de la maladie se succèdent chez un patient atteint d’arthrose : des phases chroniques lors desquelles la douleur ressentie est modérée et la gêne au quotidien plutôt variable, et des crises douloureuses aiguës (poussées arthrosiques) qui provoquent une inflammation de l’articulation, une douleur très vive, diurne et parfois nocturne. Lors d’une crise d’arthrose, l’articulation produit une quantité excessive de liquide synovial
(normalement présent en petite quantité) ce qui entraîne un épanchement et l’inflammation locale. Ces épisodes restent difficiles à prévoir, mais ils sont généralement déclenchés par une sollicitation inhabituelle de l’articulation : marche trop prolongée, reprise ou augmentation d’une activité sportive, gestes répétés, port de charges lourdes ou efforts inhabituels.
La prise en charge consiste à mettre au repos l’articulation (car c’est au cours des périodes de poussées que le cartilage est détruit) et à prendre un traitement adapté, prescrit par un médecin généraliste ou un rhumatologue.
Le diagnostic de l’arthrose repose sur un examen clinique et sur les examens d’imagerie médicale, comme la radiographie et l’IRM. Ils permettent d’évaluer la dégradation du cartilage et les lésions osseuses.
Le diagnostic de l’arthrose du genou est souvent posé trop tard, ce qui conduit à la pose d’une prothèse articulaire. La Fondation de l’Avenir soutient actuellement une étude qui vise à mieux comprendre la valeur diagnostique d’une séquence d’IRM spécifique, réalisée avec injection de produit de contraste, afin d’identifier plus précocement les formes débutantes non chirurgicales d’arthrose du genou.
À ce jour, aucun biomarqueur n’est reconnu officiellement pour diagnostiquer l’arthrose ou pour anticiper sa progression. Les marqueurs biologiques actuels, issus du sang, de l’urine ou du liquide synovial, restent essentiellement utilisés dans le cadre de travaux de recherche précliniques et cliniques, afin de mieux comprendre la maladie et d’orienter le développement de nouvelles approches thérapeutiques. L’étude soutenue par la Fondation de l’Avenir mettant en œuvre une nouvelle technique d’IRM pour le diagnostic des formes débutantes de l’arthrose du genou devrait permettre d’identifier un nouveau biomarqueur de l’arthrose.
En parallèle, l’intelligence artificielle progresse rapidement dans l’analyse des images médicales, la prédiction de l’évolution de l’usure du cartilage et la personnalisation de la stratégie de prise en charge.
Le traitement médicamenteux soulage les douleurs articulaires ralentit la progression de la maladie.
En phase chronique, et surtout en cas de poussée inflammatoire, des traitements peuvent être prescrits :
En complément des approches médicamenteuses, la kinésithérapie, l’activité physique adaptée, la phytothérapie et les cures thermales peuvent participer au soulagement durable. Des compléments alimentaires sont aussi souvent proposés, tels que le collagène ou la vitamine D.
L’intervention chirurgicale peut être envisagée lorsque les traitements médicamenteux et la rééducation ne suffisent plus à soulager, et que la mobilité est grandement altérée.
Grâce aux avancées en médecine régénérative, la recherche s’oriente désormais vers la restauration du cartilage, la prévention des poussées douloureuses et le ralentissement du vieillissement articulaire. La Fondation de l’Avenir finance une nouvelle stratégie de production de cartilage artificiel, combinant des cellules issues de la synovie de patients arthrosiques à la bio-impression 3D.
En faisant un don, vous nous aidez à faire avancer la médecine régénérative, pour un futur où l’arthrose n’est plus dégénérative et synonyme de douleur.