La maladie d'Alzheimer

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par une atteinte progressive et irréversible du cerveau. La perte des cellules nerveuses est lente, mais inévitable et aboutit progressivement à une perte d'autonomie. Près de 10 millions de nouveaux cas dans le monde sont déclarés chaque année selon l’Organisation Mondiale de la Santé.

Tout savoir sur la maladie d’Alzheimer

Comprendre la maladie d’Alzheimer

Comprendre cette maladie neurologique est essentiel pour mieux accompagner les patients atteints et leurs aidants. Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau qui se caractérise par une altération progressive des neurones et des connexions cérébrales. Sur le plan physiopathologique, elle se caractérise principalement par la combinaison de deux lésions cérébrales, qui s’étendent progressivement depuis l’hippocampe :

  • les dépôts extracellulaires de protéine beta-amyloïde, une protéine naturellement présente dans le cerveau qui s’accumule à l’extérieur des neurones sous la forme de plaques (appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles), toxiques pour les neurones ;
  • les dépôts intracellulaires de protéine tau, une protéine naturellement présente dans l’organisme, aidant normalement à la bonne constitution du squelette des cellules. Chez une personne atteinte d’Alzheimer, la protéine tau est modifiée et désorganise la structure des neurones, entraînant une dégénérescence neurofibrillaire et la destruction des neurones.

Les premiers symptômes et l’évolution de la maladie

La maladie d’Alzheimer débute souvent de manière insidieuse. Les premiers signes incluent des pertes de mémoire épisodiques, des difficultés à retrouver des mots ou des désorientations dans l’espace et le temps. Ces troubles peuvent passer inaperçus ou être attribués au vieillissement normal. Cependant, lorsqu’ils progressent, ils engendrent des troubles cognitifs légers qui marquent le début de la maladie.

Avec l’évolution de la maladie, des troubles comportementaux comme l’agitation, l’agressivité ou l’apathie peuvent survenir. Les patients atteints d’Alzheimer peuvent également souffrir d’hallucinations visuelles ou d’une désorientation plus sévère.

La progression conduit souvent à une dépendance totale, nécessitant un accompagnement permanent.

La maladie d’Alzheimer en chiffres

En France, près de 1,2 million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence apparentée. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Selon l’OMS, environ 55 millions de personnes vivent avec une forme de démence dans le monde, un chiffre qui devrait tripler d’ici 2050 en raison du vieillissement de la population.

Comment la maladie d’Alzheimer se développe-t-elle ?

La maladie d’Alzheimer évolue en moyenne sur une durée de 8 à 12 ans, à travers différents stades : léger, modéré, sévère, puis terminal.

La cause directe du décès n’est pas la maladie, mais l’évolution progressive de la dégradation des facultés physiques et cognitives.

Les mécanismes cérébraux en jeu

Au cœur de la maladie d’Alzheimer, deux processus majeurs sont en jeu : l’accumulation de plaques bêta-amyloïdes qui sont toxiques pour les neurones et la formation d’enchevêtrements neurofibrillaires de protéine tau qui désorganise la structure des neurones. Ces altérations conduisent à la mort progressive des cellules nerveuses, en particulier dans des régions clés comme l’hippocampe, impliqué dans la mémoire, et le cortex cérébral, responsable des fonctions cognitives supérieures.

La dégénérescence neuronale entraîne une atrophie cérébrale visible sur les examens d’imagerie médicale, comme l’IRM. Les lésions s’étendent ainsi progressivement à d’autres parties du cerveau, aggravant les déficits cognitifs et comportementaux au fil du temps.

Les facteurs de risque

La maladie d’Alzheimer est une pathologie complexe où des facteurs biologiques, environnementaux et génétiques se croisent pour altérer le fonctionnement du cerveau.

Selon l’INSERM, le principal facteur de risque de maladie d’Alzheimer est l’âge. L’incidence de la maladie augmenterait après 65 ans et serait beaucoup plus forte après 80 ans.

Des facteurs de risque cardiovasculaires comme un diabète, une hypertension ou une hyperlipidémie non prise en charge au cours de la vie peuvent aussi être associés à une survenue plus fréquente de la maladie.

D’autres facteurs de risque comme la sédentarité, le manque d’activité physique, les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme, la consommation d’alcool, les microtraumatismes crâniens ou les anesthésies répétées peuvent augmenter le risque de déclarer la maladie.

Par ailleurs, la génétique augmente aussi la susceptibilité d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. En effet, le risque est en moyenne multiplié par 1,5 si un parent du premier degré (père ou mère, frère ou sœur) est atteint, et par 2 si au moins deux parents le sont. Des études dites “pangénomiques” examinent l’ensemble du génome et ont permis de mettre en évidence certains gènes impliquant un risque de survenue de la maladie, en particulier le gène de l’apolipoprotéine E (APOE). En effet, le port d’un allèle « epsilon 4 » augmente le risque de développer la maladie d’Alzheimer par 3 ou 4, et par 15 si l’on a deux copies de cet allèle.

Bien qu’il ne soit pas possible de contrôler tous les facteurs de risque liés à la maladie d’Alzheimer, adopter des habitudes de vie saines, comme une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une stimulation intellectuelle, peut contribuer à réduire les risques.

Ces gestes de prévention permettent d’agir de manière proactive pour préserver sa santé cognitive le plus longtemps possible.

Vivre avec la maladie d’Alzheimer

Recevoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer est souvent une étape bouleversante pour les patients et leur famille. La prise en charge repose sur une approche pluridisciplinaire, impliquant médecins, neurologues, aidants et soignants.

Les thérapies non médicamenteuses, comme la stimulation cognitive, l’activité physique adaptée ou la musicothérapie, jouent un rôle clé pour ralentir la progression des symptômes. Il est crucial que le patient maintienne autant que possible ses activités habituelles et qu’il fasse l’objet d’une surveillance médicale continue pour ajuster la prise en charge.

En fin de vie, les soins se concentrent sur le confort du patient. Les équipes médicales, aidants et familles se mobilisent pour soulager la douleur, apaiser l’anxiété et maintenir un environnement serein. Les soins palliatifs visent à offrir confort et respect dans les derniers instants de vie.

Les avancées de la recherche médicale : de nombreux espoirs

Face à l’ampleur du défi posé par la maladie d’Alzheimer, la recherche médicale s’intensifie pour améliorer le diagnostic, développer des traitements efficaces et explorer de nouvelles approches thérapeutiques.

Un diagnostic de plus en plus précoce

Les progrès en neuroimagerie et en biologie moléculaire permettent aujourd’hui de détecter les signes précoces de la maladie d’Alzheimer bien avant l’apparition des symptômes cliniques. L’utilisation de biomarqueurs, comme les protéines bêta-amyloïde et tau, détectés dans le liquide céphalorachidien, constitue une avancée majeure.

L’IRM et les techniques de tomographie par émission de positons (TEP) offrent aussi aujourd’hui une visualisation plus détaillée des lésions cérébrales.

Un diagnostic précoce permet non seulement de mieux planifier la prise en charge, mais aussi d’envisager des interventions qui pourraient ralentir l’évolution de la maladie.

Actuellement, la Fondation de l’Avenir soutient les recherches du professeur Jérémie PARIENTE au CHU de Toulouse sur l’attaque immunitaire dans la maladie d’Alzheimer et les travaux de la docteure Florence REMY, au CerCo à Toulouse, qui cherche à prédire la manifestation de la maladie chez des personnes saines afin de mieux comprendre les mécanismes d’évolution.

Des traitements en cours de développement

Bien que la maladie d’Alzheimer ne puisse encore être guérie, de nouvelles pistes de traitement sont explorées, comme celle de l’immunothérapie. D’abord développée pour éliminer le peptide bêta amyloïde, cette stratégie consiste dans l’injection d’anticorps dirigés contre le peptide (on parle alors d’immunothérapie passive) ou dans la vaccination du patient contre ce peptide (on parle d’immunothérapie active).
Les résultats n’étant pas suffisamment probants, d’autres anticorps anti-amyloïde plus performants sont actuellement testés.

La suppression des plaques amyloïdes ne suffisant pas à freiner la maladie, de nombreux essais d’immunothérapie visent aujourd’hui la protéine tau.

D’autres approches explorent l’utilisation de molécules pour protéger les neurones, réduire l’inflammation cérébrale ou stimuler la neurogenèse. L’utilisation de plusieurs petites molécules thérapeutiques plus classiques est de plus en plus développée, comme les dérivés du bleu de méthylène, qui permettent de désagréger les filaments de tau ou les inhibiteurs de secrétases, qui empêchent la formation du peptide bêta amyloïde.

Les thérapies géniques et les technologies d’édition génétique, comme CRISPR, ouvrent également de nouvelles perspectives.

Les progrès grâce à la recherche appliquée

Dans le champ complexe de la maladie d’Alzheimer, la recherche appliquée joue un rôle déterminant. En partant des besoins cliniques concrets des patients et des soignants, elle permet de mieux comprendre les mécanismes de dégénérescence neuronale, d’affiner les critères diagnostiques et de développer des traitements plus ciblés. Grâce aux avancées en imagerie cérébrale, en génétique ou en intelligence artificielle, les chercheurs parviennent à mieux caractériser les différentes formes de la maladie et à suivre leur évolution.

Mais la recherche appliquée ne se limite pas au soin : elle s’investit aussi dans la prévention. Des études menées sur les facteurs de risque (alimentation, activité physique, sommeil, stimulation cognitive, environnement) permettent aujourd’hui d’élaborer des stratégies de prévention plus personnalisées et plus adaptées aux profils de vulnérabilité de chacun. Ces travaux ouvrent de belles perspectives pour espérer ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.

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