Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (33 % des cancers féminins), avant le cancer colorectal et celui du poumon. Il représente également la première cause de mortalité féminine par cancer, responsable d’environ 14 % des décès liés à un cancer en 2018. Mieux le comprendre, c’est aussi mieux le prévenir. C’est pourquoi la Fondation de l’Avenir investit chaque année dans des projets de recherche pour mieux comprendre les mécanismes des cancers du sein et améliorer leur traitement.
Le cancer du sein se caractérise par le dérèglement de certaines cellules de la glande mammaire, qui se multiplient de manière anarchique et forment alors une tumeur. Le cancer peut évoluer lentement ou de façon plus agressive.
Les cellules cancéreuses peuvent rester localisées dans le sein, mais peuvent aussi se propager aux ganglions lymphatiques (généralement ceux de l’aisselle) et/ou à des organes voisins, en formant des métastases. Celles-ci se développent le plus souvent dans les os, le foie ou les poumons.
Dans environ 95 %, il s’agit d’adénocarcinomes, c’est-à-dire des cancers issus du tissu glandulaire. On observe en particulier :
D’autres formes de cancers du sein, beaucoup plus rares, peuvent également survenir :
Le cancer du sein est classé en stades, de 0 à IV, pour décrire son niveau d’évolution au moment du diagnostic. Le stade dépend surtout de la taille de la tumeur, de sa capacité à sortir de son point de départ et d’atteindre les tissus voisins, des ganglions touchés ainsi que de la présence ou non de métastases. On distingue les cancers in situ, lorsque les cellules anormales restent contenues dans les canaux ou les lobules, et les cancers invasifs, lorsqu’elles commencent à se propager autour. Avant tout traitement, les médecins établissent un stade grâce à l’examen clinique et aux images. Si une opération est réalisée, l’étude des tissus retirés peut affiner ce stade. Lorsque les deux évaluations ne concordent pas, le niveau de progression est ajusté afin d’adapter au mieux la prise en charge.
En 2022, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 2,3 millions de femmes ont été diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde et 670 000 décès ont été attribués à cette maladie. Environ 0,5 % à 1 % des personnes touchées par un cancer du sein sont des hommes.
Il y avait 61 214 nouveaux cas de cancer du sein en France métropolitaine en 2023. Entre 2010 et 2023, la progression a été plus faible qu’entre 1990 et 2018 (+ 0,3 % par an). Selon le CIRC, l’incidence du cancer du sein en 2022 en Europe était de 75,6 sur 100 000 habitants.
L’augmentation du nombre de cas de cancer du sein peut s’expliquer par plusieurs facteurs.
Les symptômes du cancer du sein peuvent se manifester de différentes manières :
Outre la présence d’une boule ou les modifications visibles du sein, certains signaux plus discrets peuvent aussi révéler un cancer du sein. Des douleurs localisées, persistantes ou inhabituelles dans le sein ou sous l’aisselle doivent alerter, même si la douleur n’est pas le symptôme le plus fréquent. D’autres signes peuvent également apparaître, comme une sensation de chaleur, une démangeaison, une fatigue inexpliquée ou un amaigrissement progressif.
Bien que ces manifestations soient souvent bénignes, leur persistance justifie toujours une consultation médicale pour écarter tout risque.
Chez l’homme, le cancer du sein se manifeste le plus souvent par la présence d’une masse palpable, généralement située derrière l’aréole. On peut aussi observer des modifications du mamelon, comme une rétraction ou une ulcération.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un carcinome canalaire, hormonosensible, c’est-à-dire présentant des récepteurs positifs aux hormones.
Lorsqu’un même type de cancer touche plusieurs membres d’une famille, il peut s’agir d’un cancer héréditaire, lié à une anomalie génétique (ou mutation) transmise d’une génération à l’autre. Dans le cas du cancer du sein, cette origine héréditaire reste rare : seuls 5 à 10 % des cas sont attribuables à une mutation génétique, qu’elle soit identifiée ou non.
Les mutations les plus connues concernent les gènes BRCA1 (BReast Cancer 1) et BRCA2 (BReast Cancer 2). Ces deux gènes jouent un rôle dans la réparation des dommages de l’ADN qui surviennent naturellement au fil du temps. Lorsqu’une mutation touche l’un d’eux, ce mécanisme de protection est altéré, ce qui accroît considérablement le risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire.
Être porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes n’entraîne pas forcément le développement d’un cancer, mais augmente significativement le risque d’en être atteint au cours de la vie.
Le Fonds Avenir MASFIP soutient le développement de l’application MyFamilyRisk, conçue pour aider la préparation des consultations en oncogénétique.
Selon l’Institut National du Cancer, il existe aujourd’hui 3 facteurs de risques identifiés du cancer du sein :
Près de 80 % des cancers du sein apparaissent après 50 ans. C’est pourquoi un dépistage systématique est proposé aux femmes âgées de 50 à 74 ans, période où le risque est le plus élevé.
Certains comportements favorisent l’apparition du cancer du sein, notamment la consommation d’alcool ou de tabac, le surpoids et la sédentarité.
Adopter une hygiène de vie équilibrée (ne pas fumer, limiter l’alcool, maintenir un poids stable, pratiquer une activité physique régulière et avoir une alimentation variée) permet de réduire le risque.
Les femmes ayant déjà eu un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus, ou certaines affections bénignes du sein (comme une hyperplasie atypique), présentent un risque accru. De même, des antécédents familiaux de cancers du sein ou de l’ovaire, ou la présence de mutations génétiques héréditaires, augmentent la probabilité de développer la maladie.
Par ailleurs, une exposition à de fortes doses de radiations médicales avant 30 ans, comme lors de traitements pour un lymphome de Hodgkin, peut accroître le risque.
Le développement du cancer du sein peut être influencé par l’imprégnation hormonale de la patiente, c’est-à-dire les taux d’œstrogènes et de progestérone, hormones sexuelles féminines, auxquels elle a été soumise au cours de sa vie. Ainsi, le risque de cancer du sein est plus grand chez les femmes :
Les facteurs environnementaux, tels que l’exposition à certaines substances chimiques, aux perturbateurs endocriniens, à la pollution atmosphérique ou aux radiations ionisantes, peuvent également contribuer à augmenter le risque de cancer du sein.
Faites un don à la Fondation de l’Avenir, aidez-nous à soutenir la recherche pour améliorer la compréhension des différents types de cancers du sein et ainsi développer des traitements toujours plus ciblés.