Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent en France. Grâce à la recherche, au dépistage et à l’évolution des traitements, sa mortalité diminue d’année en année, avec un taux de survie de 87 % à 5 ans. La Fondation de l’Avenir investit chaque année dans des projets de recherche pour mieux dépister, traiter et guérir les différentes formes de cancer du sein.
Le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans, invitées tous les deux ans à réaliser une mammographie gratuite accompagnée d’un examen clinique. Ce programme national garantit une double lecture des clichés par deux radiologues, ce qui améliore la fiabilité du diagnostic et permet une détection plus précoce des cancers.
Le dépistage individuel, quant à lui, est proposé en dehors de ce cadre, souvent à la demande du médecin ou de la patiente, notamment en cas de facteurs de risque particuliers (antécédents familiaux, mutations génétiques, seins denses, etc.).
L’enjeu majeur de ces deux approches est d’identifier les cancers à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes, afin d’améliorer les chances de guérison, de réduire la lourdeur des traitements et d’augmenter la survie des patientes.
Pour établir un diagnostic précis, le médecin s’appuie sur plusieurs examens complémentaires :
En cas d’anomalie suspecte, une biopsie mammaire est réalisée. Cet examen consiste à prélever un fragment de tissu au niveau de la lésion afin de procéder à une analyse anatomopathologique, seule méthode qui permet réellement de confirmer la présence de cellules cancéreuses.
L’IRM mammaire n’a pas vocation à remplacer la mammographie ou l’échographie, mais elle constitue un examen complémentaire dans certaines situations.
Elle est notamment indiquée pour les femmes à haut risque, lorsqu’une anomalie reste douteuse après imagerie classique, pour guider une biopsie, pour évaluer l’extension du cancer ou pour mesurer la réponse à un traitement. Elle peut aussi servir à détecter une récidive ou à contrôler l’intégrité d’implants mammaires.
La tomosynthèse est aussi utilisée dans le dépistage du cancer du sein. Contrairement à la mammographie classique, qui fournit une image en deux dimensions, la tomosynthèse permet de réaliser plusieurs clichés du sein sous différents angles, afin de reconstituer une image tridimensionnelle des tissus mammaires grâce à un algorithme mathématique.
Utilisé en complément de la mammographie standard, cet examen améliore la précision du dépistage.
Enfin, les chercheurs développent des projets autour de la biopsie liquide pour le diagnostic et le suivi du cancer du sein. Contrairement à la biopsie classique, qui nécessite un prélèvement de tissu tumoral (par voie de chirurgie), cette méthode repose sur une simple prise de sang. Elle pourrait permettre de détecter des cellules tumorales circulantes, de l’ADN tumoral libre ou d’autres biomarqueurs libérés par la tumeur. Ces éléments pourraient offrir des informations précieuses sur la présence d’un cancer, son évolution ou encore une éventuelle résistance aux traitements.
La Fondation de l’Avenir finance actuellement un projet qui pourrait compléter l’offre de soin actuel et permettre un suivi plus régulier et moins risqué.
Le traitement du cancer du sein peut reposer sur plusieurs approches : chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie, chimiothérapie, immunothérapie ou thérapies ciblées.
Selon la nature et le stade du cancer, une seule de ces options peut suffire, mais il est souvent nécessaire de combiner plusieurs de ces traitements.
La chirurgie du cancer du sein consiste à retirer les tissus atteints par les cellules cancéreuses. Elle peut être réalisée d’emblée ou après un traitement dit « néoadjuvant » (chimiothérapie ou hormonothérapie) destiné à réduire la taille de la tumeur.
Deux approches existent :
La première est privilégiée lorsque cela est possible et est systématiquement suivie d’une radiothérapie.
La radiothérapie, utilisée après (ou parfois avant) la chirurgie, consiste à diriger des rayonnements ionisants sur la zone du sein à traiter, pour détruire les cellules cancéreuses tout en protégeant au maximum les tissus sains.
Le plus souvent, il s’agit d’une radiothérapie externe, délivrée par un appareil situé à l’extérieur du corps.
Il existe aussi la curiethérapie, qui consiste à placer une source radioactive à l’intérieur du corps, directement au contact de la zone à traiter (celle-ci est cependant rarement utilisée).
La chimiothérapie, quant à elle, est un traitement médicamenteux (le plus souvent administré par perfusion ou sous forme de comprimés) qui vise à détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se diviser. Ce traitement est systémique : il peut atteindre des cellules tumorales présentes dans le sein, mais aussi partout dans le corps, même lorsqu’elles sont trop petites pour être détectées.
Certaines tumeurs du sein sont stimulées par les hormones féminines, on parle alors de cancer hormonodépendant. L’hormonothérapie vise alors à bloquer cette influence hormonale pour freiner la croissance tumorale.
Elle peut prendre la forme d’un traitement médicamenteux qui agit dans tout l’organisme ou d’un arrêt de la production d’œstrogènes grâce à une intervention chirurgicale (ovariectomie) ou à une irradiation des ovaires (radiothérapie).
Les thérapies ciblées permettent de bloquer certains mécanismes des cellules cancéreuses. Il existe de nombreux médicaments, en fonction du mécanisme à bloquer, tels que le trastuzumab, conçu pour bloquer la protéine HER2, en partie responsable de la division et du développement des cellules cancéreuses, ou encore le bévacizumab qui empêche les cellules cancéreuses de développer leur propre alimentation sanguine, les privant ainsi d’oxygène et de nutriments.
L’immunothérapie est un traitement qui renforce les défenses naturelles de l’organisme pour l’aider à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses. Elle ne détruit pas directement la tumeur : elle stimule ou réoriente le système immunitaire pour qu’il le fasse lui-même. Les médicaments les plus courants sont les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, qui lèvent les « freins » empêchant les cellules immunitaires d’agir contre le cancer.
Grâce au Fonds Avenir MASFIP, La Fondation de l’Avenir soutient le projet de recherche de Cyril LAFON, dont l’objectif est de développer l’utilisation d’ultrasons (déjà utilisés en médecine et notamment en cancérologie) pour traiter le cancer du sein, combinés à l’immunothérapie.
Les traitements du cancer du sein peuvent entraîner des douleurs persistantes. Leur impact varie d’une personne à l’autre : certaines douleurs restent modérées, d’autres affectent davantage la qualité de vie.
Dès qu’une douleur apparaît, évolue ou persiste, il est important d’en parler rapidement à l’équipe soignante pour établir un diagnostic, en évaluer l’intensité et proposer une prise en charge adaptée.
La plupart de ces douleurs sont neuropathiques (liées à une atteinte des nerfs) et leur évolution est difficile à prévoir. Leur traitement repose sur des antalgiques, des médicaments spécifiques pour douleurs neuropathiques, mais aussi sur des approches non médicamenteuses comme la kinésithérapie, la neurostimulation, l’hypnose ou les thérapies cognitivo-comportementales.
Le cancer du sein, ses traitements et leurs effets secondaires peuvent provoquer un important choc émotionnel, mêlant anxiété, sentiment d’injustice ou encore altération de l’image corporelle et perte de l’estime de soi à cause des changements physiques (perte de cheveux, changements au niveau de la peau, perte ou prise de poids…).
Un accompagnement psychologique, assuré par des psychologues, des psychiatres ou des groupes de parole, aide à mieux traverser ces étapes en offrant un espace d’écoute et de soutien.
Des soins de support sont proposés à chaque étape du parcours, pendant les traitements, mais aussi lors du suivi post-cancer. Ils regroupent l’ensemble des aides et des accompagnements prévus et préconisés pour faire face aux conséquences de la maladie et de ses traitements, et ainsi préserver la meilleure qualité de vie possible. Ils comprennent le soutien psychologique et social, la prise en charge de la douleur, la rééducation, le conseil nutritionnel, et bien d’autres approches adaptées à chaque situation.
Après le traitement du cancer du sein, le suivi est primordial. Il permet en particulier de :
Le retour à la vie active après un cancer du sein se heurte à de nombreux obstacles. En effet, le traumatisme, la fatigue persistante, les douleurs neuropathiques ou les limitations fonctionnelles peuvent ralentir ou empêcher la reprise d’une vie sociale normale
ou la reprise du travail. Selon l’INSERM, plus de 20 % des femmes ne travaillent pas deux ans après le diagnostic.
Dans la sphère professionnelle, le manque général de soutien managérial, la crainte de ne pas être à la hauteur et souvent, une envie de faire passer sa vie personnelle avant sa vie professionnelle après toutes les épreuves endurées, sont des freins au retour au travail.
Depuis des années maintenant, des patients se forment pour devenir patients experts et interviennent aux côtés des équipes soignantes, pour partager leur expérience, guider les nouveaux patients et renforcer l’humanisation des soins.
En faisant un don à la Fondation de l’Avenir, vous aidez la recherche à innover et à améliorer la prise en charge des cancers du sein. Merci pour votre générosité.