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Le conseil scientifique de la Fondation de l’Avenir regroupe quinze professionnels et...

Le professeur Eric ALLAIRE, un engagement de huit ans au sein du conseil scientifique

Publié le 25/02/2022 Temps de lecture : 8 min

Professeur Éric Allaire-Fondation de l AvenirLe conseil scientifique de la Fondation de l’Avenir regroupe quinze professionnels et scientifiques reconnus. Cette instance de réflexion et de proposition est garante auprès du directoire de la qualité scientifique des projets de recherche soutenus par la Fondation. Par son expertise, le conseil permet de se prononcer sur l’opportunité de soutenir les projets présentés, notamment dans le cadre de l’appel à projets en recherche médicale appliquée.

Au lendemain du renouvellement des instances, le professeur Eric ALLAIRE, chirurgien vasculaire, successivement, de 2014 à 2021, membre, assesseur, vice-président et président du conseil scientifique à compter de 2018, revient pour nous sur ses huit années d’engagement au sein de la Fondation de l’Avenir. Nous remercions chaleureusement le professeur Eric ALLAIRE d’avoir guidé et accompagné la Fondation tout au long de ces années.

 

La Fondation de l’Avenir : Quel est votre lien avec la Fondation de l’Avenir ?
Professeur Eric ALLAIRE :
La Fondation, en 1996, était déjà connue pour être proche de la chirurgie. Dans les services de chirurgie, il se savait que la Fondation soutenait des projets de recherche. Revenant des Etats-Unis après trois ans de formation à la recherche complétant celle de chirurgien, j’ai pu tout de suite débuter un programme de recherche grâce à la Fondation, sur des idées que j’avais sur la manière de traiter des anévrismes. C’est peut-être ce qui m’a fait considérer plus tard qu’une mission extrêmement importante de la Fondation est le soutien des jeunes chercheurs et de leurs projets.
J’ai reçu un soutien à plusieurs reprises, six fois pour être exact. Et cette continuité est un deuxième point extrêmement important. Il est important d’avoir une visibilité pour développer un programme de recherche, de travailler dans la durée. Je savais que si je travaillais beaucoup et bien, j’avais des chances d’être de nouveau soutenu par la Fondation, et cela m’a beaucoup aidé.
Les financements de la Fondation de l’Avenir sont extrêmement souples dans leur utilisation. Aussi, quand j’ai disposé d’un peu plus de fonds, à travers des financements du CNRS, de l’UPEC et de l’Union Européenne, la Fondation permettait d’assurer une continuité budgétaire pour le fonctionnement du laboratoire. Cet aspect pratique a été critique.

 

Quelles ont été les raisons de votre engagement au sein du conseil scientifique ?
La reconnaissance, mais pas seulement. D’abord, il y a très certainement la personnalité de Dominique LETOURNEAU, très chaleureux, enthousiaste, avec lequel on a envie de travailler. Sa personnalité a été une incitation à rejoindre le conseil scientifique en tant que membre. Pour la présidence, c’est encore autre chose qui intervient et qui est très humain : j’étais extrêmement flatté et heureux. Dans la vie d’un chirurgien universitaire, avoir l’honneur de se voir confier la présidence du conseil scientifique représente quelque chose d’important.
L’autre aspect est l’engagement de la Fondation envers la chirurgie et la recherche chirurgicale. Savez-vous qu’il y a plus d’interventions chirurgicales chaque année dans le monde que de naissances ? Or la chirurgie reçoit proportionnellement peu de financements pour ses innovations. La Fondation est très clairement le soutien principal, solide dans le temps, de la recherche chirurgicale en France. Sans prétendre avoir une vision exhaustive de la réalité de la recherche chirurgicale chez nos voisins, je peux témoigner que la recherche chirurgicale française ne serait pas ce qu’elle est, c’est-à-dire dynamique, si la Fondation de l’Avenir n’était pas là. En tant que chirurgien, futur universitaire, il me semblait important d’aider au maximum ce soutien au développement de la chirurgie. Il me semblait naturel de collaborer à cet ouvrage extrêmement important : aider au développement de la recherche chirurgicale.
La création des Prix des chirurgiens de l’Avenir est la conséquence la plus pratique de mes liens entre le Master de sciences chirurgicales de l’UPEC, que j’ai dirigé pendant 10 ans, la Fondation de l’Avenir et l’Académie Nationale de Chirurgie. J’ai l’habitude de dire que l’Académie est la maison des jeunes chirurgiens. L’action auprès des jeunes est extrêmement importante. La chirurgie, comme tous les métiers du bloc opératoire, est une vocation. Ce mot peut paraître abstrait mais je peux vous assurer que la vocation est très profonde chez la plupart des chirurgiens. Il est donc très important de montrer aux jeunes chirurgiens que la Société est reconnaissante de ce qu’ils sont, de ce qu’ils font, et de ce qu’ils représentent. C’est l’objectif de ces prix.

 

Quelles ont été les réalisations, temps forts de la Fondation et quelles sont ses orientations futures ?
Nous avons travaillé à améliorer la procédure de sélection des projets en standardisant l’évaluation. Une préoccupation constante du conseil scientifique est le respect des donateurs : les personnes qui ont l’extraordinaire générosité de donner de leur argent doivent savoir que leur don sera utilisé au mieux, pour financer les meilleurs projets.
Un autre aspect qui nous a beaucoup occupés est l’élargissement à des thématiques de recherche ou des préoccupations nouvelles. Par exemple, la recherche en santé numérique. Ce chantier n’est pas terminé. Nous avons introduit d’autres nouveaux champs, comme la psychiatrie ou le handicap. Nous avons aussi voulu augmenter la représentation des autres métiers du soin, en particulier les professions paramédicales. Je retiens les moments de plaisir à travailler ensemble, avec les membres du conseil scientifique, avec les Instances et l’équipe de la Fondation.
Parmi les réalisations fortes, bien sûr, il faut mentionner le centrage sur les jeunes projets. Je crois que si la France veut continuer à jouer dans la recherche internationale, il faut qu’elle ‘embarque’ véritablement les jeunes. La Fondation y contribue. Vient maintenant le temps de comprendre mieux qui sont les jeunes chercheurs, ce qu’ils ont de spécifiquement nouveau : c’est extrêmement important. Prendre le temps de comprendre le changement de pensée induit par l’immersion mentale dans le numérique, en interagissant avec les jeunes proches de la Fondation. Toute cette génération qui fera le monde et à qui nous devons apporter un début d’aide pour qu’ils fassent ce monde.
Une autre préoccupation, d’ailleurs parallèle, est que les femmes soient justement représentées au sein du conseil scientifique. Elles le sont dans les Prix des chirurgiens de l’Avenir, car elles sont talentueuses, dans les projets de recherche soutenus par la Fondation, à la mesure de leur talent. Je vois de nombreuses chirurgiennes conduire de très belles carrières dans le public ou le privé. Identifier les femmes qui doivent être avec la Fondation, chercheuses, chirurgiennes. L’initiative a été ouverte.

 

Que représente pour vous la Fondation de l’Avenir ?
La Fondation de l’Avenir représente un vrai modèle de financement de la recherche par sa souplesse de fonctionnement.  Elle représente un modèle à peu près unique, et c’est grâce à cette souplesse qu’elle est le marchepied qui permet à de jeunes talents d’entrer dans le monde de la recherche, avec leurs idées à eux. Pour moi, ce que la Fondation incarne, c’est le dynamisme, cette vitalité d’une société qui s’appuie sur les faits, les outils, articulés avec les idées créatrices. Donner les moyens à ceux qui ont les nouvelles idées pour les incarner dans le monde de la santé. La Fondation qui a compris l’importance de le faire, pour le respect des donateurs.
De plus, la Fondation, parce qu’elle est associée à la Mutualité, représente une part importante de la Société. C’est une force. Il faut que la Fondation continue à se saisir de sa responsabilité sociétale. Et pour moi, qu’elle ait pour souci de diffuser le modèle qu’elle est pour la recherche. Cela passe par l’augmentation de son périmètre et de sa visibilité. Dans le cadre du renouvellement des instances de la Fondation en 2021, de l’arrivée de Marion LELOUVIER à la présidence du directoire, et de l’établissement d’un nouveau plan stratégique, tous les échanges ont été extrêmement intéressants et me portent un enthousiasme pour l’avenir de la Fondation.
La Fondation de l’Avenir, c’est en premier la générosité des donateurs. Pour bien parler de la Fondation de l’Avenir, il faut dire combien ses donateurs permettent tout. J’ai été particulièrement sensible à cette générosité-là, et à leur confiance.